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Société : Le facteur est un acteur important du village


le Dimanche 23 Décembre 2012 à 22:56

Comment l’est-il devenu ?Grâce à la loi Sapey qui a marqué un tournant décisif dans la formidable histoire postale. Sapey, député de l’Isère propose à la Chambre des Députés un projet qui a pour but de faire distribuer les lettres de deux jours l’un, dans toutes les communes de France.
 



(La Poste.fr)
(La Poste.fr)
Le 3 Juin 1829 est promulguée une loi qui instaure véritablement le service postal en milieu rural. Ce texte législatif fondamental prévoit qu’à partir du Ier avril 1830 « 5000 facteurs devront recueillir et distribuer dans toutes les communes rurales du royaume, les correspondances administratives et particulières » » Les facteurs ruraux parcourent un jour sur deux les 35.000 communes qui ne possèdent pas d’établissement de poste. La marche de chaque facteur devra être de 5 lieues par jour, (environ 20 km). Le parcours journalier total sera de plus de 25.000 lieues dans l’année.

Le service est pris entièrement en charge par l’Etat.
Le facteur devient un acteur important du village. Il assure le lien avec les autres villages, avec l’extérieur, il rend quotidiennement des services, il est attendu, aimé. Il souffre de la faiblesse des voies de communication, de l’insécurité  des routes, des difficultés de distribution.
« L’isolement des villages est tel ( écrit Blanqui en 1838) que deus communes adossées aux flancs de la même montagne et séparées seulement par un trajet de quelques heures, demeurent sans communication d’aucune sorte pendant plusieurs années. J’ai parcouru au prix d’une fatigue extrême plusieurs localités. »  C’est pourquoi l’arrivée d’un facteur a produit l’effet d’une apparition.
Mérimée, à la fin de son voyage en Corse, qui dura 55 jours, confiait à un ami, le 30 septembre 1839 : « La renommée vous dira mes tribulations à la Tour de Sénèque, les pierres qui roulaient sous mes pieds à Sainte Catherine de Siscu, la gymnastique qu’il a fallu mettre en usage pour porter mon cheval d’Erbalunga à Bastia ».
Pendant ce temps nos pedoni marchaient d’un village à l’autre, d’une montagne à l’autre, sous un soleil accablant l’été, dans les tempêtes furieuses et glacées   de l’hiver. Pendant  longtemps beaucoup n’ont pas eu de monture. L’épuisement était la porte ouverte aux maladies : malaria, tuberculose. Le salaire était mince et l’alcoolisme fréquent.
Braves facteurs ! Nous devons à ces pionniers de la communication, une immense reconnaissance. A Verdun, les facteurs distribuaient le courrier dans les tranchées. Certains  n’en sont pas revenus .Le facteur a conservé jusqu’à nos jours, un fond de tradition antique dans ce que son métier nécessite d’honnêteté, de discrétion et de vertu.
La communication a évolué, elle passe par toutes sortes d’appareils. Le lien principal entre toutes communications reste dans nos villages, nos facteurs. Merci à eux.